La politique municipale sur cette dernière décennie a évolué vers la bétonisation de La Madeleine et, directement ou indirectement entraînera à terme, la gentrification.En effet, outre le fait de priver les Madeleinoises et Madeleinois de parcs arborés, cette politique du béton à tout crin est un encouragement aux investisseurs privés qui créent des résidences pour classes moyennes et aisées.
La gentrification étant le contraire de la paupérisation, les quartiers urbains populaires feront sans nul doute, à terme, l’objet d’une spéculation sévère. Qui propriétaire aura l’impression de faire une bonne affaire en revendant, qui locataire, verra son loyer augmenter et sera expulsé ou dans l’obligation de quitter la ville.
Cela implique une mise en mémoire locale sélective, qui se fait aux dépens du passé ouvrier, mais aussi une surveillance matérielle et symbolique au quotidien, plus de police, plus de caméras, et des formes de mise à distance, d’inclusion et d’exclusion, une assignation à des places subordonnées des populations modestes et indésirables.
La Madeleine est au cœur de ce « contrôle politique et social ».
La gentrification ou l’embourgeoisement des quartiers populaires, soutient également la promotion d’une offre scolaire locale orientée vers le privé, de surcroît confessionnel au détriment de la valorisation de l’école publique.
De plus, l’afflux de « gentrifieurs » profite davantage aux grandes enseignes, implantés en nombre à la Madeleine, (toujours la même enseigne d’ailleurs) aux banques, aux opticiens, aux assurances…qu’aux commerces de quartier et au développement des savoir-faire locaux. Un bail commercial dans une ville « gentrifiée » sera toujours plus accessible aux grands groupes ou aux investisseurs aisés, qu’au petit détaillant qui veut débuter une activité. C’est ainsi qu’à La Madeleine, et dans tous les quartiers, ont disparu nombre de petits commerces, de Romarin à la Rue du Gal de Gaulle jusqu’aux quartiers proches de la place du Marché. Une inflexion qui ne cessera de se développer à l’aune de tous les projets immobiliers en cours.
La gentrification sou-tend de facto la revente des espaces verts existants, l’arrachage des arbres, la détérioration des nappes phréatiques, la rupture de la Tram Verte et Bleue.
La majorité municipale avait deux options : OU l’amélioration du cadre de vie des Madeleinoises et Madeleinois en densifiant les espaces verts, en particulier au profit des enfants et des adolescents OU le choix de la spéculation, de la compacité, du béton, de la destruction de la Nature existante. La majorité municipale a opté pour le béton contre les arbres, la grande distribution alimentaire contre le savoir faire artisanal, la promotion de l’enseignement privé contre le public, la voiture contre le vélo, la police coercitive contre la police préventive, la pollution contre la RESPIRATION…et demain qu’en sera-t-il des résidents au niveau de vie modeste à La Madeleine ?