Compte-rendu subjectif et commenté.
Le conseil s’ouvre par les habituelles annonces diverses.
Devant le maire, telles des offrandes déposées devant l’autel, figurent les différents “prix” reçus par la ville. On notera un prix de la participation citoyenne pour le “débat” sur l’avenir de la place du marché : deux étoiles sur quatre. (peut mieux faire non?)
Concernant les dates : Les voeux à la population auront lieu le 17 janvier dans le complexe Dhinnin, le prochain CM le 13 février il sera marqué par la présentation du rapport d’orientation budgétaire (ROB).
PRÉSENTATION DES DÉLIBÉRATIONS À L’ORDRE DU JOUR
On commence par les “délibérations du maire”.
FRICHE HUET : Ou l’on apprend que la salle de spectacle devrait être livrée courant février (le chantier a pris du retard car l’inauguration devait avoir lieu le 13 novembre 2019).
ACOLJACQ : Ou l’on apprend que l’association se transforme en centre social, avec, pour mission,de favoriser la mixité sociale,d’accompagner l’accès au droit, de développer l’adhésion aux valeurs de la République.
BORDS DE DEÛLE : Ce CM est l’occasion pour la ville de La Madeleine de présenter sa “vision partagée d’ici 2040” de cet espace en commun à La Madeleine, Saint André et Marquette :.
5 orientations stratégiques ont déjà été délibérées par la MEL et la ville est invitée à se situer par rapport à chacune d’entre elles.
1) La Deûle = un lien avec la nature
2) un espace qui doit répondre aux besoins en logements.
Le maire en profite pour dire que 6500 demandes de logements sociaux sont en attente et proviennent de Madeleinoises et Madeleinois. (Mais que s’est-il passé depuis 2008 : tous ces logements construits à La Madeleine seraient ils donc insuffisants pour répondre à cette demande spécifique ?)
3) garantir la qualité architecturale et urbaine
4) une Deûle animée
5) un couloir de déplacements doux
Les prochaines étapes fixées par la MEL sont les suivantes :
– “spatialiser l’ambition”, c’est-à-dire préciser à quel endroit on fait quoi (ici du logement, là de l’espace naturel, là de l’animation…).
– associer les acteurs (on ne sait jamais où se situe le citoyen et les riverains dans ce schéma mais on suppose que c’est ici).
Le positionnement de La Madeleine par rapport à ces 5 orientations stratégiques :
1°. Sur le lien avec la nature, le Maire nous parle de l’éclairage public (?) c’est la ville qui en est responsable sur les bords de la Deûle tandis que la MEL est responsable. du revêtement. La ville souhaite rénover ce linéaire mais c’est la MEL qui doit payer) Le maire pointe du doigt la discontinuité du cheminement piéton en bord de Deûle au niveau du pont Sainte Hélène et rappelle que la ville a plusieurs fois réclamé qu’elle soit corrigée. Il termine sur ce point en précisant que la ville demande la requalification du bras mort de la Deûle.
2°. Logement en bord de Deûle. La ville de La Madeleine veut de la mixité sociale (accès à la propriété + logement social).
3°. Qualité architecturale. La ville de La Madeleine ne veut pas que des logements mais aussi des locaux professionnels. (Pas de précision sur l’aspect commerces.)
4°. Animation. Elle sera visiblement déléguée à Berkem Label. (Allez hop ! Une asso pour faire le boulot .
5°. Déplacements : ça parle de transport en commun en site propre d’Euralille à la Deûle (sans préciser où il passera). Ca parle de navette fluviale.(Ça fait des plans sur la comète).
(Un tel sujet mériterait au moins un CM commun Saint André-Marquette-La Madeleine ou une réunion publique commune aux trois municipalités.=
Le maire termine en soulignant l’importance de “poser un cadre pour empêcher de… »”.( Toute sa politique se trouve résumée dans cette formule. Ça se décline à toutes les sauces. Exemples :
poser une grille autour du square pour empêcher de,…
installer des caméras pour empêcher de…
signer des arrêtés anti-mendicités pour empêcher de…
etc…)
À PROPOS DU SILILAM : Autre gros dossier de ce CM, la proposition faite par la ville de La Madeleine de racheter à Lille une petite partie des terrains du SILILAM.
Le maire en profite pour rappeler, en introduction, l’histoire récente du site. Les 7 hectares du SILILAM sont situés en territoire madeleinois mais la ville de Lille est propriétaire de 80% du terrain. Sur ce site, les villes de Lille et La Madeleine partageaient l’usage de plusieurs infrastructures sportives. L’ensemble était donc géré par un syndicat mixte (intercommunal Lille + La Madeleine). Aux yeux du maire, la pérennisation de ce syndicat mixte n’étaient plus d’actualité à partir du moment où chacune des deux villes avaient développé ses propres infrastructures sportives et où le site n’étaient plus fréquenté.
(Ça se discute car les établissements scolaires lillois ont utilisé le SILILAM jusqu’au bout et certains clubs également. Les deux mairies avaient certainement d’autres ambitions pour le site et le maire de La Madeleine n’a pas été le dernier à accepter la dissolution du SILILAM effective depuis 2018.)
La dissolution du SILILAM a donné lieu à un protocole d’accord signé entre Lille et La Madeleine. Ce document sanctuarise les extrémités du site (parc Yvonne Abbas et plaine naturelle) qui appartiennent à la ville de La Madeleine afin de les maintenir à l’état d’espaces verts. Le protocole d’accord instaurait également une commission extra-municipale Lille/La Madeleine, qui s’est tenue, pour échanger sur l’avenir du site.
La délibération soumise au vote du CM de La Madeleine propose que la ville de La Madeleine fasse l’acquisition de 10 000 m2 de terrains dont Lille est propriétaire. Le prix plancher étant de 500€ par m2, on imagine que la transaction (si elle est acceptée) ne se fera pas en dessous de 5 millions d’euros. Le but de cette acquisition est de constituer un “éco-lieu” au coeur du SILILAM. Le terrain est question est vraiment situé dans le “corner” du site, entre deux terrains sportifs.
Le maire en profite pour dire que racheter la totalité du site à Lille n’’est pas à la portée des finances madeleinoises : “nous n’avons pas les 20 millions «
. (C’est oublier bien vite que la vente du terrain du tir à l’arc à Bouygues doit rapporter plus de 20 millions d’euros à la ville (cf. La Voix du Nord du 21 décembre 2017). Il serait d’ailleurs nécessaire de savoir si cet argent a commencé à être versé à la ville et selon quelles modalités/quel calendrier ?)
On termine sur ce point en citant le maire qui affirme : “Nous ne construisons rien.” (Alors oui, la ville ne construit pas grand-chose, à part la salle de spectacle, mais alors qu’est-ce qu’elle vend comme terrain constructible !)
Aux questions d’un élu de l’opposition, M. Mosbah, le maire le vilipende sur ses absences aux commissions, ceci lui permettant de se dispenser ainsi de répondre aux questions posées. Puis il montre ses muscles “J’ai la police de l’assemblée.” Sur le projet du tir à l’arc, le maire répond quand même mais par le même argument éculé “il fallait empêcher le tir à l’arc de devenir le parking du TGi”.( Curieusement, rien n’est dit sur l’existence de notre recours et son rejet du fait que l’association avait moins d’un an alors qu’il est forcément au courant puisque le tribunal administratif a transmis l’ordonnance de tri à toutes les parties).
Il est tout de même étrange d’’avoir choisi un projet avec plus de 700 places de stationnement pour empêcher un vieux parking de devenir celui du TGi. D’ailleurs, on pouvait très bien “empêcher le tir à l’arc de devenir le parking du TGi” sans pour autant accepter la destruction d’un double alignement d’arbres cinquantenaires.)
Mme Massiet, adjointe finances/écoles prend ensuite la parole pour présenter ses délibérations.
Divers investissements : encore des clôtures, encore de la sécurité, achats de nouveaux véhicules utilitaires moins polluants pour les services (200 000 euros). Travaux de maintenance dans les écoles (cuisines). Travaux à l’école Jeanne d’Arc (on n’a pas su précisément en quoi ils consistaient). Intervention d’un formateur pour aider la police municipale à utiliser “tonfa, gtpi, gazeuses, bâtons”.
Le conseiller municipal Bronsart (majorité) en profite pour intervenir et lire un texte dans lequel il rend hommage à la police municipale et nous invite à ne pas avoir peur des mots “tonfa, gazeuses, bâtons”. (Ce ne sont pas des mots dont on a peur, mais bien des objets eux-mêmes et de la responsabilité qu’elle engage pour leurs utilisateurs.)
Le maire évidemment ne manque pas de reprendre la parole pour appuyer les propos de M. Bronsart et dire tout le bien qu’il pense des forces de l’ordre, apporter son soutien aux policiers, gendarmes… (Il cite les pompiers (!) qui pourtant ne sont pas là pour maintenir l’ordre et d’ailleurs se font gazer et frapper par les forces de l’ordre à chaque manif. ) et conclut: « si La République tient, c’est grâce à ces gens là !» (ce n’est pas la République qui tient grâce à ces gens là, mais le pouvoir en place. Nuance. )
Mme Bizot, adjointe à la culture, présente ensuite ses délibérations : Il est principalement question du règlement intérieur de la salle de spectacle de la friche Huet et des modalités de sa mise à disposition..
(Nous nous interrogeons sur comment la Mairie compte faire fonctionner cet espace. Nous solliciterons de la part de la Mairie sa communication.)
Mme Brichet (conseillère municipale de la majorité) prend la parole pour dire qu’il est important de mettre le respect des valeurs de la République dans le règlement intérieur de mise à disposition de la friche Huet. Mme Bizot répond en citant le cas de Dieudonné à Marcq et en laissant entendre sans le dire clairement que la mairie exercera un droit de regard sur les spectacles qui seront donnés dans la future salle. ( ‘À aucun moment les mots de “projet culturel”, “liberté de création”, “artistes”, “projets pédagogiques” n’ont été prononcés. Sinistre présage.)
M. Jégou adjoint à l’urbanisme, présente ses délibérations : L’une d’entre elle vise à baptiser une rue en “rue du 18 juin 1940”. M. Beurrier, conseiller municipal de la majorité voudrait pour sa part qu’on puisse avoir aussi le nom d’une rue pour la naissance et la mort du général. Le maire prend la parole pour émettre son souhait d’avoir une rue “Jacques Chaban Delmas qui, dit-on, serait venu une fois à La Madeleine. ( le conseil municipal vire à l’amicale gaulliste…)
Tiens, le conseiller de l’opposition, M. Mosbah, veut s’abstenir sur une délibération Jégou. Comment ? Pas d’unanimité ? Le maire prend la parole. “Tout le monde est, a été ou sera gaulliste M. Mosbah ‘(Le pluralisme n’est pas une option à La Madeleine..Voter contre est une déclaration de guerre au gaullisme, à la Résistance, à la République. )
M. Robin (conseiller délégué aux commerces) prend la parole pour présenter quelque chose en lien avec les commerces madeleinois (l’attention du public, désormais clairsemé, faiblit). Madame Lalaing, conseillère municipale de la majorité, prend la parole pour lire un texte qui rend hommage à la diversité du commerce madeleinois. Le maire en remet une couche. (La pétition pour apporter le soutien au porteur de projet de la Biocoop est passé à la trappe)
M. Longuenesse, adjoint au développement durable, prend la parole pour présenter ses délibérations. La ville va financer l’installation de nouveaux arceaux à vélo et met en place une aide municipale à l’installation de garages à vélo dans les collectifs privés (!). (Ce serait déjà bien de commencer par l’espace public et laisser les syndics de copropriétés s’occuper du reste non ?)
M. Jégou, adjoint à l’urbanisme, prend la parole pour dire à quel point c’est formidable : “nous sommes des précurseurs, les Madeleinois ont beaucoup de chance d’avoir un maire comme vous qui a le courage d’anticiper.”
M. Ziza, adjoint aux affaires sociales, termine la séance par la présentation du rapport de la commission accessibilité. La ville a mis 300 000 euros sur la table en 2019 afin de terminer ce grand chantier ouvert par…Jacques Chirac en 2002 ! !
Évidemment, c’est toujours le maire qui a le dernier mot. Il reprend la parole pour arriver à cette assertion définitive : “il y a des familles en âge de procréer et qui procréent à La Madeleine.”
Ouvert à 18h15, le conseil se termine à 21h. Rien n’a changé. Le maire s’écoute parler. Les adjoints présentent succinctement leurs délibérations. Les élus de la majorité lisent des textes pré-rédigés afin d’appuyer et défendre les “valeurs” du nationalisme municipal. Les prises de paroles de l’opposition sont dénigrées, moquées, déformées. Les questions de l’opposition éludées par des attaques sur la forme. Le seul opposant qui prend la parole est régulièrement intimidé par des “attention M. Mosbah”. Tout est voté, rien n’est débattu ! ! Vive la démocratie !!