Le rédacteur de la tribune de “La Madeleine que nous aimons” reproche à l’opposition d’être favorable à l’endettement de la ville. Méchante et vilaine opposition irresponsable ?
Cependant, quelques lignes plus loin et tout fier de lui, le même auteur donne raison à l’opposition en décrivant “notre endettement par habitant qui s’élève à 263 € là où les villes de même strate affichent en moyenne 1050 €”. Cela revient à dire que l’endettement de La Madeleine est plus faible que la moyenne des villes équivalentes. C’est un fait. Les risques que notre commune fasse banqueroute sont nuls.
Il n’est donc pas si irresponsable d’être favorable à l’endettement de la ville dans la mesure où elle est actuellement très peu endettée. C’est même être raisonnable. Notre commune peut évidemment se permettre d’emprunter d’autant plus que du fait de son faible endettement, La Madeleine pourrait emprunter à moindre frais. Donc pourquoi refuser aussi nerveusement tout emprunt ?
En fin de compte, ce n’est peut-être pas un problème d’argent mais de vision politique. Avec la vente des terrains du tir à l’arc, le budget investissement de la ville vient de recevoir une recette exceptionnelle de plus de 20 millions d’euros (!). Mais le Conseil municipal a révélé que le maire et ses adjoints ne savaient pas encore précisément ce qu’ils allaient faire de tout cet argent. Il y a aura bien 5 millions pour acheter un terrain (qui n’est pas à vendre) à la ville de Lille. Mais ensuite ? Ils ne savent pas (ou ne veulent pas le dire).
Alors pourquoi emprunter quand on ne sait même pas quoi faire de son budget d’investissement actuel ? Le refus de l’emprunt résonne comme un aveu d’absence de vision, d’absence de politique d’investissement claire et ambitieuse. C’est bien le problème des gestions “en bon père de famille”. Le budget d’une ville de plus de 20 000 habitants n’a rien à voir avec le budget d’une famille. Il serait peut-être temps de prendre de la hauteur et de passer à la vitesse supérieure pour lancer les investissements massifs qui doivent permettre d’accomplir rapidement la transition écologique. Il y a urgence.